La "préhistoire" des
plaques minéralogiques : Entre 1893 et 1901, de petites plaques
fixées à gauche, devaient porter le nom
et l'adresse du propriétaire et un numéro
affecté par l'administration. En remontant beaucoup plus
loin, un arrêt du Conseil du Roi daté du 20 avril 1783 fait
obligation aux "rouliers et cochers de fixer sur leurs
véhicules
une plaque en métal portant le nom et l’adresse
des
propriétaires de
l’attelage". Avant les plaques "minéralogiques",
les
charrettes et
autres véhicules à chevaux portaient donc des
plaqes
"nominatives",
dont l'exemple ci-contre de Lucien Rohou date d'avant 1850. Avec
l'avènement de l'automobile, plusieurs villes commencent
à imposer le port de plaques portant un numéro,
pour des
questions de sécurité, par exemple pour la
traversée du parc de la Tête d'Or, à
Lyon. A
l'été 1901, un accident survenu à
Louviers va
décider le gouvernement français à
être le
premier état au monde à instaurer un
système
d'immatriculation national. En effet, un adolescent de 14 ans, de
Villeroy, s'enfuit après avoir écrasé
le
fonctionnaire en charge de l'octroi. Dés le 11
septembre 01, les plaques d'immatriculations
rentrent dans
l'histoire, juste un siècle avant un autre
évenement historique. |
Affectation
des lettres
caractéristiques : A : Alais B : Bordeaux C : Chalon-sur-Saône D : Douai EGIUX : Paris |
F :
Clermont-Ferrand H : Chambéry L : Le Mans M : Marseille N : Nancy |
P :
Poitiers R : Arras S : Saint-Étienne T : Toulouse YZ : Rouen (Versailles) |
Affectation
des lettres
caractéristiques après le 15 novembre 1919 A : Alais BPK : Bordeaux CH : Lyon D : Douai EGIUX : Paris F : Clermont-Ferrand J : Strasbourg |
L :
Nantes MV : Marseille (le V n'est plus utilisé après le 7 avril 1921) NO : Nancy (le O n'est plus utilisé après le 10 septembre 1920) R : Arras S : Saint-Étienne T : Toulouse YZ : Rouen (Versailles) |
A : Alès (Alais avant 1926) | F : Clermont Ferrand | P-K : Poitiers (1901-1919) |
B : Bordeaux (1901-1919) | H : Chambéry (1901-1919) | R : Arras |
B-P-K : Bordeaux (1919-1928) | J : Strasbourg (1922-1928) | S : Saint-Étienne |
C : Chalon-sur-Saône (1901-1919) | L : Le Mans (1901-1919) | T : Toulouse |
C-H: Lyon (1919-1928) | L : Nantes (1919-1928) | Y-Z : Rouen (Versailles) |
D : Douai | M-V : Marseille | |
E-G-I-U-X : Paris | N-O : Nancy | Cartes de 1901 à 1919 et de 1919 à 1928 |
Durant cette période, beaucoup de paramètres ont évolués : les arrondissements comme les département sont à géométrie variable, et les règles applicables évolutives. Ainsi :
le nombre de départements français a changé, avec notamment le retour de l'Alsace-Lorraine (Moselle, Bas-Rhin et Haut-Rhin) à la France en 1918. Les numéros attribués selon le format allemand (code VI) ont seulement été remplacés en avril 1922 lorsque la lettre J a été attribuée à l'arrondissement minéralogique de Strasbourg.
trois arrondissements minéralogiques ont disparu le 15 novembre 1919 : Chalon-sur-Saône (lettre C), Chambéry (lettre H) et Poitiers (lettres P et K), les deux premiers fusionnant pour former celui de Lyon (incluant le Rhône détaché de l'arrondissement minéralogique de Saint-Étienne) et le troisième fusionnant avec celui de Bordeaux.
beaucoup
de départements ont changé d'arrondissement
minéralogique en ce 15 novembre 1919 et pas seulement ceux
liés à la disparition des trois arrondissements
C, H et P-K. Ainsi l'Aude dépendait de l'arrondissement
minéralogique de Toulouse (lettre T) avant d'être
rattachée à celui d'Alès (lettre A).
lors de regroupement de départements dans un même arrondissement minéralogique, les registres des immatriculations ont continué à être utilisés, mais selon de nouvelles règles. Ainsi, les lettres P et K qui étaient caractéristiques des départements inclus dans l'arrondissement minéralogique de Poitiers ont été temporairement gelées jusqu'à ce que l'arrondissement minéralogique de Bordeaux les utilise à nouveau.
un
arrondissement minéralogique a changé de
chef-lieu ce 15 novembre 1919 également mais sans changer de
lettre caractéristique. Ainsi les registres du Mans
(lettre L) ont été
transférés à Nantes.
de
façon anecdotique, le nom de la ville chef-lieu d'Alais a
été changé en 1926 en Alès.
Plus tard, ce sont plusieurs départements qui changeront de
nom.
si
avant les années 1920, il était possible de ne
pas découper les registres par département (en
raison du faible nombre d'immatriculations), à partir de
1921-1923 des séries départementales ont
été créées (tout en gardant
la lettre caractéristique de l'arrondissement
minéralogique).
enfin, la succession des combinaisons utilisant la ou les lettres caractéristiques a suivi une logique identique ou presque dans tout les arrondissements minéralogiques, comme le montrent ci-dessous les exemples de Paris, de Toulouse, de Nancy ou de Poitiers/Bordeaux.
Deux roues : de 1899 à 1942, indépendamment des numéros automobiles, les bicyclettes devaient porter une petite plaque indiquant l'année :
Lire également la fin des articles consacrés aux véhicules de garage, provisoires, de transit, des domaines, militaires, diplomatiques, etc.. pour aborder l'historique de ces plaques.
Arrondissements minéralogiques en 1901 par Yann Sciardis : (sur cette carte, lire H pour Chambéry et non Grenoble)
et de 1922 à 1928 intégrant le code J pour les départements d'Alsace-Lorraine
En savoir plus sur l'origine des départements Français : carte de leur création en 1790.
Récapitulatif réalisé par Jean-Emmanuel Chevry, Jean-François Zuraw, Bruno Vernhes et Cartes par Yann Sciardis